Rares sont ceux qui ignorent aujourd’hui qui sont les Dogon. Et pourtant si tout a été dit par les ethnologues, rien ou presque n’a été enregistré sur leur vie quotidienne.
C’est ce que Claude Lefevre a relevé comme défi dans son travail photographique. Il a pris la distance par rapport à ce que l’on palpe, à ce que l’on voit, à ce que l’on entend tous les jours ; il a choisi de « sortir » du quotidien afin de mieux le saisir. Les faits et gestes des Dogon confiés à son objectif témoignent d’une humanité proche de chacun de nous. Ses images devraient constituées une toile de fond en filigrane dans tous les travaux savants consacrés aux Dogon, images dans lesquelles il nous est loisible de projeter la cosmogonie et la métaphysique des habitants des falaises de Bandiagara.
Dominique Zahan
(Professeur de sociologie et d’ethnologie africaine à paris Sorbonne)
1972